Le seau est un objet qui trouve sa place comme médium révélateur de ma réflexion L’invitation que je propose aujourd’hui à la vie fait suite à tout mon parcours en marche permanente. Installée à la Réunion et plus particulièrement au Palais des 7 Portes, parmi la famille Mengin qui en a fait un lieu où, manger, boire, créer est une substance du même ordre pour ne citer que ces trois notions. L’accueil est un fondu enchainé ou lutter n’a aucune place, tellement qu’aimer devient son bitume. La présence qui y est défendue comme son fruit et tous les fruits d’ici, permet de confirmer que nos gestes créateurs ne sont pas du travail, mais le travail. La nature luxuriante et expressive donne à la solitude désirée une teinte qui vibre à la lumière excessive. Telle une carcasse, j’ai dessiné cette forme sculpturale qui a ma grande surprise en arrivant semblait être le coeur d’un de ces fruits que je ne connaissais pas. La nuit refermé, le jour s’ouvrant à la vie et tous ses enfants que je laisse entrer pour capturer une part de cette nature qui leur est propre. Le propos tendu repose sur les ‘non-dits’ .Ce lieu exigu semble devenir une place public, un lieu où s’échappe des mots, un lieu où on s’échappe aussi…. La rumeur des entendus et des malentendus s’engage et nous renvoie des résidus de prières, plaintes ou voeux de toutes sortes… La tonalité est colorée de différence, métissage naturel qui règne ici. Une fois nourri, ce nouveau fruit gardera toute sa saveur et permettra au public de s’y abreuver en écoutant son miel couler. Une déclinaison autour des seaux accompagne cette oeuvre. Le choix les supports adéquats ou le regard de la liberté, de la différence, de l’autre, scintille. Instaurer des frontières uniquement visuelles dans une réalité libre, fictive, ou abstraite y est traité. La fabriquer 3 fois sur les bases de ce prototype mère. L’envie que son chant traverse les mers et les océans, m’est chère, pour créer des transversalités spatiales impliquant des ondes, telles les vagues qui laissent exprimer l’écume. Nous allons vers le meilleur…. Y’a un monde !!! Olalala, j’y vais.
©Valérie Ruiz le 5 décembre 2013